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EXPLICATION

Situations de la vie réelle créées dans des conditions de guerre de paix, choc des cultures, intégration, préjugés, connexion entre les conflits politiques et interpersonnels.

OBJECTIFS

Trouver un accord au sein du groupe. Analyser l’histoire du point de vue des conflits per- sonnels, interpersonnels, politiques, etc. Comprendre les différents processus et raisons de la migration. Rechercher des solutions pour l’intégration culturelle dans les conditions de la mondialisation.

MATÉRIEL

  • Le texte de l’histoire de Marichka;
  • Tableau d’évaluation pour chaque participant et chaque petit groupe;
  • Des stylos;
  • Flipchart;
  • Marqueurs;
  • Durée: 1 heure.

DÉROULEMENT

  1. Divisez les participants en groupes de 3 à 4 personnes. 
  2. Le formateur lit l’histoire donnée. Tout d’abord, chaque participant doit évaluer individuelle- ment les personnages de l’histoire (quel est le meilleur personnage pour lui, quel est le pire personnage).
  3. Au sein des petits groupes, les participants doivent ensuite trouver un compromis et parvenir à une évaluation Chaque groupe présente son classement, avec une brève explication; le formateur fait la synthèse sur le tableau de conférence.
  4. Le formateur doit demander l’avis de chaque groupe sur chaque personnage de l’histoire. Cette étape est suivie d’une discussion sur les questions générales au sein du grand groupe.

DÉBRIEFING ET ÉVALUATION

  • Quel est le meilleur et le pire personnage pour votre groupe? Faites une évaluation et motivez.
  • A-t-il été difficile de trouver un compromis au sein de votre groupe?
  • Votre opinion changerait-elle si l’histoire était racontée sous un autre angle (par exemple, si le personnage central était la mère de Marko)?
  • Quels types de conflits voyez-vous dans l’histoire (personnels, interpersonnels, socioculturels/ politiques)? Essayez d’analyser les conflits sous différents angles (raisons, acteurs, point culminant, etc.)
  • En vous basant sur l’histoire, réfléchissez aux différentes raisons de la migration de nos jours, à ses défis et à ses opportunités.
  • Étiez-vous au courant de la guerre en Ukraine? Quels conflits de guerre gardez-vous généralement à l’esprit et lesquels oubliez-vous?
  • Que savez-vous de la région mentionnée dans l’histoire (pays balte + Ukraine + Russie)? Voyez-vous des points communs ou des différences dans l’histoire et la culture des pays, dans leurs traditions?
  • Et si Marichka était un réfugié? Quel pourrait être son destin dans l’histoire?
  • Quel est le rôle de la propagande dans l’histoire?
  • Avez-vous des exemples similaires de votre vie à partager?
  • Quelles sont vos suggestions pour la solution du conflit et pour un meilleur processus d’intégration?

 

Méthode adaptée de « L’histoire d’Abigail», mais il s’agit d’une histoire vraie avec des noms

 

 

HANDOUT NO. 1

 

LA NOUVELLE

Marichka est une jeune et belle fille ukrainienne. Après l’université, elle commença à travailler dans une banque. Elle ne supportait pas l’attitude arrogante des directeurs envers les employés et les principes de travail injustes envers les clients. Après mûres réflexions, elle décida de tenter sa chance dans un pays scandinave plus démocratique et signa un contrat pour travailler comme serveuse dans un café au Danemark.

Son nouvel employeur la rencontra au Danemark, pris son passeport et l’enferma dans un immeuble avec d’autres travailleurs immigrés. Il s’agissait d’un travail illégal où tout le monde était traité comme un esclave. Hommes ou femmes, ils devaient tous travailler sans arrêt comme ouvriers du bâtiment jusqu’à ce qu’ils aient fini de construire le café, puis devraient y travailler comme serveurs et nettoyeurs dès son ouverture. Pas d’argent, seulement de la nourriture, pas de possibilité de sortir, pas de passeport, pas d’Internet, de rares contacts avec la famille uniquement sous la supervision de l’employeur. Après plusieurs mois de vie difficile, impossible, Marichka pris un risque immense, vola son propre passeport et réussi à s’échapper.

Lorsqu’elle vit les lumières de cette ville étonnante, elle en est tombée amoureuse. Elle décida malgré ses péripéties d’y rester. Cependant, la seule possibilité pour elle de gagner un peu d’argent pour vivre était d’avoir un travail illégal comme femme de ménage. C’était une ville chère et elle dû travailler très dur pour y survivre. Elle se réveillait tôt le matin, travaillait toute la journée, s’endormait tard mais malgré ses circonstances compliquées, lorsqu’elle revenait des maisons qu’elle nettoyait, elle pouvait voir les lumières magnifiques de la ville, elle adorait ces petits moments de répit.

Marichka se cachait en fait pendant la journée, pour ne pas retomber dans les mains de l’esclavage. Mais peu à peu, connaissant de mieux en mieux la ville et l’appréciant de plus en plus, elle décida de sortir. Euromaidan a commencé, et elle ne pouvait pas rester silencieuse. Là, elle a rencontré des gens de la communauté ukrainienne. Ensemble, ils sont allés manifester et ont organisé des actions pour soutenir leurs compatriotes de retour en Ukraine. Elle suivi également des cours de danois. Là, elle vit une annonce concernant un endroit gratuit où aller pour projet comportant un voyage en Italie. Elle s’est rendue à l’organisation pour un entretien et a rencontré l’assistante sociale, une jeune fille nommée Kadri. Marichka fut acceptée pour le voyage: elle avait toujours son visa Schengen et elle avait fait bonne impression avec sa douceur et sa gentillesse. Marichka se senti extrêmement chanceuse. Arrivée en Italie, elle fut si heureuse, elle pouvait voir le monde, pouvait manger de la bonne nourriture, pouvait rencontrer de nouvelles personnes, elle pouvait être traitée de la même façon que les autres, elle pouvait développer sa confiance en elle et elle pouvait profiter de la liberté et de la paix. Elle adora ce voyage.

Marichka aimait ce sentiment d’euphorie. Dès qu’elle fut de retour au Danemark, elle posa sa candidature pour un autre voyage, en France. À l’occasion, l’assistante sociale Kadri s’y rendait également. Elles ont pris place l’une à côté de l’autre dans l’avion, ont commencé à parler et ont immédiatement reconnu qu’elles étaient des âmes sœurs. Elles devinrent très ite très proche, se racontèrent toutes leurs histoires et aventures. À leur retour, Marichka présenta Kadri à ses amis ukrainiens. Comme Kadri était estonienne, mais qu’elle avait aussi des racines ukrainiennes, elle s’engagea beaucoup dans leurs activités humanitaires. Kadri s’est fait de nouveaux amis et est devenue très amoureuse de l’Ukraine. Malheureusement, le visa de Marichka expira et elle a dû retourner en Ukraine.

A son retour en Ukraine, Marichka ne pouvait pas rester silencieuse. Elle coopéra avec la communauté ukrainienne du Danemark, collecta de l’aide humanitaire et s’avança à plusieurs reprises pour apporter aide et soutien aux soldats. Elle a également écrit plusieurs articles sur la vie et le destin des soldats.

Elle a également gardé contact avec Kadri. Kadri s’est rendue en Estonie pour rendre visite à ses parents. Mot pour mot, elle parla de sa nouvelle amie à sa famille, et de l’inspiration qu’elle avait tirée de son histoire et de son personnage. Une fois, Kadri et ses parents avaient fait un appel de famillesur Skype et son père se moqua gentiment de sa mère et de son ukrai- nien qu’elle avait essayé de parler avec les résidus des bases de son enfance.

Après la visite en Estonie, de retour au Danemark, un soir, Kadri était sur Skype avec son frère aîné Marko. Soudain, il lui posa des questions sur Marichka. Il avait compris que les possibilités de vie et de travail étaient très limitées pour la jeune fille en Ukraine dans la situation actuelle, il s’est intéressé à elle et a suggéré de l’aider à obtenir un visa Schengen, car il pouvait l’inviter à travailler dans son entreprise en Estonie. Le lendemain, Marko et Marichka ont programmé un appel Skype et depuis ce jour, ils se parlent tous les jours, car ils sont immédiatement tombés amoureux l’un de l’autre.

Marko a invité Marichka à venir. Elle a préparé les documents et s’est rendue à Kyev pour le vol. Soudain, elle a été arrêtée au contrôle des passeports: ils lui ont dit qu’elle avait une dette en Ukraine et qu’elle n’était pas autorisée à quitter le pays. Marko et Marichka ont tous deux été victimes d’une profonde tristesse pendant plusieurs semaines. Elle a dû passer par une longue procédure pour prouver qu’elle n’avait pas de dette jusqu’à ce qu’elle puisse enfin prendre l’avion pour l’Estonie.

Elle pris l’avion et ils ont commencé à vivre ensemble: en secret, car les parents de Marko étaient très conservateurs. Ils ne croiraient jamais à une telle histoire d’amour, ils se méfieraient de leur différence d’âge, de la soudaineté de leurs relations et de bien d’autres choses encore. Comme Marko travaillait avec son père, un jour il lui parla finalement de Marichka. Bien que très conservateur, le père de Marko a toujours été du côté de ses enfants, les a toujours soutenu dans leurs choix et actions. Il a aidé à cacher la situation pendant un certain temps et à présenter progressivement la nouvelle à sa femme, afin qu’elle l’accepte.

Un jour, Marichka est allé en Ukraine pour s’occuper de documents. C’était l’anniversaire de Marko. En plus de Marko, Marichka voulait aussi féliciter sa mère. Elle l’appela alors sur Skype. La mère de Marko vit la photo de profil de Marichka où elle portait des vêtements militaires.Elle alla chercher des informations sur Internet, trouva des articles et des photos de Marichka. Elle est devenue furieuse.

En raison de leur origine ethnique, la mère et le père de Marko ont toujours été qualifiés d’»étrangers» ou de non-citoyens en Estonie. Ils ne pouvaient pas prouver qu’ils avaient suffisamment d’expérience professionnelle dans ce pays, mais pouvaient prouver qu’ils en avaient en Union soviétique. Ils pouvaient donc demander la citoyenneté russe pour recevoir une pension de la Russie. Marko et eux (dans des appartements séparés, mais dans la même ville) vivaient dans un endroit russophone en Estonie, où tout le monde ne regardait que la télévision russe et où la propagande jouait un rôle important. Dans ces conditions, la mère a découvert l’information sur Marichka et elle a mis son mari de son côté.

Elle a crié aux enfants. Elle a dit que Kadri avait amené un ennemi dans la famille - une personne qui aide les autres à tuer. Elle voulait que Kadri quitte son travail si elle rencontrait de telles personnes dans son travail. Elle voulait que Kadri cesse immédiatement tout contact avec ses amis ukrainiens. Elle a dit à Marko qu’il ne serait plus son fils s’il ramenait Marichka chez eux. Les deux parents se sont soutenus mutuellement et ont dit aux enfants de cesser toute communication avec Marichka. Les enfants ont énormément souffert, car ils aimaient beaucoup leurs parents, mais ils pensaient que c’était très injuste. Ils ont également été choqués par l’attitude inattendue du père.

Entre-temps, Marko a décidé de se marier avec Marichka. Pour la laisser vivre à nouveau en Estonie, il a dû beaucoup se battre pour obtenir les documents. Kadri l’a soutenu autant que possible : avec des mots d’encouragement et un peu d’argent. La procédure a duré plusieurs mois et pendant toute cette période, la mère n’a cessé de les menacer. Elle faisait semblant d’être très malade et leur disait qu’elle maudirait les enfants si quelque chose de grave lui arrivait. Marichka pouvait venir en Estonie et être à nouveau avec son bien-aimé. Marko dit à ses parents qu’il l’avait ramenée, mais ne l’a pas ramenée chez elle. Marko et Marichka ont décidé de la date de leur mariage et ont invité Kadri, sans en informer les parents.

 

 

 

HANDOUT NO. 2

 

Tableau de notation:

 

 

Marichka

Marko

Kadri

Mère

Père

1.

 

 

 

 

 

2.

 

 

 

 

 

3.

 

 

 

 

 

4.

 

 

 

 

 

5.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Ce projet a été cofinancé par le programme ERASMUS+ de la Commission européenne.  

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